Gérard, un Dj motivé

gerard dj altertango

Gérard est toujours soucieux de proposer des tandas dynamiques avec un goût prononcé pour les grands orchestres ! objectif affirmé : maintenir l’énergie pour la danse. Mais en Dj expérimenté, il sait tout à fait qu’il faut savoir toutefois calmer le jeu, pour mieux danser jusqu’au bout de la noche…

L’origine…
Pourquoi le tango ?  » Comme ça « , aurais-je envie de dire ! Merci à Chantal, qui, en juillet 1997, ayant  » emprunté  » ma maison pour fêter son anniversaire, me dit :  » tiens, GG, y a du tango argentin à Rennes, ça te dit ?  » Un déclic, comme si j’attendais cette info depuis des années ! Dès septembre j’y étais !
Après 2 ans de galère, je me suis fait violence en me donnant 2 autres années pour arriver à un résultat intéressant : ces 2 années durent depuis 15 ans maintenant !

Danseur et/ou DJ ?
Donc danseur d’abord, ou apprenti danseur ! Rentré dans le bureau de Braise Tango, comme trésorier, je me suis penché sur le patrimoine de l’association, et par conséquent à sa richesse musicale… On ne parlait pas encore de Dj dans les milongas, on passait juste des CD de temps en temps … Le plus courageux quittait la piste pour mettre un nouveau CD au bout de 2 ou 3 passages du même CD parfois !
Quand l’ambiance s’endormait, on mettait un CD de valses, ou de milongas…

Naissance d’un DJ motivé
Tout naturellement, je me suis intéressé au choix de la musique vers 2002-2003, surtout après le passage d’un maestro (Luis Bruni) qui s’était mis aux commandes et ne passait que des bons morceaux, propices à la danse … Mais on ne parlait pas trop de tandas encore à cette époque.
J’ai donc été très motivé à l’idée de danser sur des morceaux de choix, en écartant ceux qui présentaient moins d’intérêt, de relancer la dynamique du bal après des moments de…  »  somnolence   » !

« Ma méthode est assez simple : proposer des morceaux rythmés, puissants, qui ont de la pêche, donnant aux danseurs l’envie de danser. « 

Un parcours DJ
Après un essai laborieux sur Ipod vers 2005, la musique (à Braise Tango à Rennes) s’est vue importée totalement sur micro début 2006, avec des programmations, des play-lists, des cortinas … Je ne me suis pas investi dans cette nouvelle démarche, attendant je crois début 2009 ou 2010 pour m’y remettre, mon poste de trésorier me donnant assez d’occupation.
Je me souviens avoir animé une soirée à Tizé à la rentrée 2010, en septembre, de 18h à 3h du matin, non-stop ! Un de mes meilleurs souvenirs. J’avais choisi  comme thème  » le Voyage « , d’Europe vers l’Argentine, de la Pampa vers Buenos Aires, de Buenos Aires vers l’Europe de nouveau, puis de l’Europe vers Buenos Aires… avec de nombreux morceaux choisis en conséquence.
Ensuite, j’ai donc continué à Braise Tango (Rennes), de temps en temps pour Nantes Libertango (Nantes), et 2 années au festival Tango par La Côte.

Du rythme pour susciter l’envie
Ma méthode est assez simple : proposer des morceaux rythmés, puissants, qui ont de la pêche, donnant aux danseurs l’envie de danser.
Personnellement, je pense que pour programmer une soirée, une milonga, il faut savoir danser, de façon à bien  » sentir  » les morceaux, tangos, milongas ou valses, à savoir ce qu’ils vont rendre, ce qu’on peut faire dessus.
Je peux commencer assez doucement, si la milonga est quelque peu locale, avec une proportion importante de débutants. Dans un festival, j’aurais tendance à démarrer plus fort, directement dans le vif du sujet, sachant que les danseurs sont déjà dans le bain. Je vais crescendo jusqu’aux 2/3 de la soirée, et termine un peu plus calmement, en soutenant le rythme quand même, pour ménager les organismes commençant à fatiguer. J’essaie d’alterner le super-rythmé avec séries plus lentes, plus  » langoureuses  » : tandas de D’Arienzo suivies de valses par exemples, ou un style Di Sarli après une série de milongas…
Mais je garde un principe, important pour moi : dès la 1ère tanda, la musique doit être de qualité, ne serait-ce que par respect pour le personnes qui ont fait l’effort de venir pour l’ouverture de la milonga.

L’envie de  » faire  » le DJ ?
Comme dit ci-dessus : pour proposer des morceaux de choix, vu mon expérience (ma petite expérience), une note différente, en plus de celle des autres? Chacune a son style propre, sa connaissance propre des morceaux, son répertoire personnel, qui ne convient d’ailleurs pas à tout le monde bien sûr !

Dans quelles association programmes-tu ?
Aujourd’hui, je programme un peu moins, ayant pris une sorte de retraite… Mais je suis toujours aussi intéressé par la musique : ces dernières années, je passais plusieurs heures par jour à lire le site de Todotango, pour me former en espagnol, les biographies des musiciens, compositeurs, auteurs. J’écoute aussi beaucoup la radio 2X4, de Buenos Aires, toujours pour parfaire ma formation en espagnol (ça progresse !!!).
Je me suis même fait une énorme base de données sur la formation des orchestres (orquestas típicas), et le parcours des musiciens, que je mettrai peut-être en ligne un jour si je reste assidu (!)

Du biniou au bandonéon
J’ai toujours aimé danser, d’une famille bretonne … du pays gallo (!), où comme beaucoup d’autres on appréciait chanter et danser. A 13 ans, je flirtais avec ma première cornemuse pour me faire réquisitionner plus tard pour animer bon nombre de mariages, et même quelques fest-noz ! Jouer en formation bagad pour faire danser des centaines de danseurs est une expérience très forte. Bien sûr, j’appréciais d’être aussi de l’autre coté et danser sur la musique des autres !
Je crois que la musique et la danse bretonne m’ont donné le goût du rythme.
Au tango, mes musiciens préférés sont sans doute d’abord D’Arienzo, De Angelis, Biagi, Di Sarli, suivis de Fresedo, Donato, Canaro, Rodríguez, Miguel Caló …
Quant à Pugliese, il a une place à part, évidemment !

Tizé, une expérience !
Ah ! cette animation de la rentrée 2010 à Tizé, où le responsable du festival de Karlsruhe (Allemagne), présent, m’avait proposé de musicaliser la milonga du samedi soir à son festival début juin 2001 ! A la milonga du lendemain, dimanche, à Karlsruhe, c’est Marcelo Rojas qui était aux commandes ! Je n’étais pas peu fier, mais aussi dans mes petits souliers ! La veille encore, ma carte son achetée pour l’occasion, semait la panique dans mon micro, et provoquait l’ouverture d’une session Itunes toutes les 20 secondes !!!
Je n’arrêtais pas de me dire  » Mais qu’est-ce que je suis venu foutre dans cette galère ?  » !!!

DJ, un long fleuve pas toujours tranquille  
La fonction de DJ reste quand même assez ingrate parfois : on ne peut satisfaire tout le monde. Une même programmation peut enchanter certains et déplaire fortement à quelques autres. C’est le risque.
Je me souviens d’une play-list, où j’avais fait une ouverture, en y insérant un morceau atypique, pouvant  » surprendre  » des puristes. J’ai eu donc droit à une remarque du style  » Un peu bizarre ta musique… « . Je le savais, et savais à cause de quel morceau. Quelques semaines tard, sachant que cette personne serait à la milonga, je décide de re-proposer la même play-list moins le fameux morceau atypique. Commentaire de la  même personne :  » alors là GG, cette fois-ci, ta musique était super  » !!! Un seul morceau de changé … On n’a jamais voulu me croire bien sûr …

Gérard – avril 2015