Yann, avec sa fraîcheur et son enthousiasme, articule ses tandas autour de sa curiosité pour les musiques différentes, au service d’un tango empreint de liberté et d’innovation. « J’ai commencé le tango en septembre 2006 à Nantes après une démonstration de Sandra Messina et Jean Paul Padovani à Belle-Ile. Astrid, ma femme, emballée, m’a entraîné dans une initiation puis dans des cours.
Je n’avais jamais dansé auparavant ni compris à quoi cela pouvait bien servir. Les débuts ont été laborieux mais j’aime les défis.
En revanche, j’ai toujours été entouré de musique, bretonne de naissance, classique de culture, créole de l’Île de la Réunion par mon travail…
Le tango pluriel
Je ne connaissais que très peu la musique de tango. J’ai commencé à collectionner des CDs et à récolter des enregistrements autour de moi, entre amateurs de tango.
Je me suis intéressé aux musiques alternatives diffusées lors des milongas d’AlterTango et dans certains bals parisiens, notamment au Nix Nox.
Depuis quelques années, je recherche ce qui peut se danser en tango. Mes enfants me font découvrir des musiques actuelles et FIP est une source très riche de musique alternative. Une musique intéressante est souvent une piste pour en trouver d’autres du même auteur ou du même groupe… Les spectacles de danse contemporaine sont aussi portés par des musiques parfois dansables en tango.
Dans mes choix de musiques alternatives, il y a beaucoup de musiciens scandinaves mais aussi allemands, polonais, bosniaques, américains du nord, espagnols et bien sûr, argentins. Si elle sont bien jouées, porteuses d’émotion et dansables, je les garde pour les partager.
« …J’aime bien surprendre avec des musiques décalées mais aussi revenir de temps en temps à la tradition… «
Le grand saut
J’ai mis longtemps à comprendre la musique de tango. Est-ce qu’il faut danser le tango pour en comprendre les subtilités ? Ou écouter du tango pour en comprendre la danse ? Sans doute les deux mais j’ai appris à le danser avant de l’écouter, puis à l’écouter, puis à le danser…
J’aime partager mes découvertes de musiques de tango autour de moi. J’ai eu l’occasion d’être DJ par hasard en qualité de remplaçant grâce à la bienveillance d’AlterTango. J’étais prêt à sauter le pas, j’avais récupéré les notes d’atelier de DJ de Christophe Cousin et suivi l’essentiel de ses conseils.
Bien réussir sa milonga
Je diffuse des musiques alternatives en milonga mais je trouve qu’aucune n’apporte autant de variétés, de nuances, de variations de rythme que le tango traditionnel. Ces musiques reconnaissables entre toutes, portent en elles une partie de l’histoire du tango. Même dans les milongas alternatives, j’aime danser ces musiques traditionnelles de temps en temps : elles apportent une énergie et nourrissent la danse tango mieux que les autres. J’aime bien surprendre avec des musiques décalées mais aussi revenir de temps en temps à la tradition. Les rythmes trop réguliers me fatiguent et je n’en mets pas beaucoup. Je préfère les musiques alternatives avec des variations fréquentes de rythme.
Il existe des milliers de tangos et de musiques alternatives dansables, alors j’élimine sans pitié ce qui ne me semble pas irréprochable dans l’interprétation. De vieux tangos d’orchestres et de musiciens exceptionnels invitent à la danse malgré les défauts techniques de l’enregistrement. Plusieurs orchestres actuels dont les enregistrement sont irréprochables ne me paraissent pas à la hauteur et je ne les diffuserai pas. Et tant pis si certaines mêmes musiques reviennent d’une milonga à l’autre : c’est qu’elles le méritent.
Yann – avril 2015